Bonjour et bienvenue dans ce troisième épisode de Orthoculture ! 🎉
Dans notre première rubrique : Un mot, pour enrichir ton vocabulaire, nous allons nous intéresser à ce petit mot : Greenwashing.
(En tant que correctrice, je devrais m’offusquer d’un anglicisme… mais aujourd’hui, je ne le ferai pas !)
🔎 Le terme « greenwashing » est né de la combinaison des mots anglais « green » (vert) et « whitewashing » (blanchiment). Il désigne une pratique trompeuse utilisée par les entreprises, les organisations ou les individus pour se donner une image écologique positive, alors qu’en réalité, leurs actions en faveur de l’environnement ne sont que superficielles ou cosmétiques. Le greenwashing consiste à donner l’impression de prendre des mesures responsables pour l’environnement, mais sans réellement agir de manière significative pour réduire leur impact négatif.
👉 Le terme a vu le jour dans les années 1980, lorsque les entreprises ont commencé à utiliser des slogans, des publicités ou des stratégies de communication pour se présenter comme respectueuses de l’environnement. Cependant, ces affirmations étaient souvent exagérées ou mensongères, ayant pour principal objectif d’améliorer leur image de marque et d’attirer les consommateurs soucieux de l’écologie.
Le greenwashing peut prendre différentes formes. Par exemple, une entreprise peut utiliser un emballage écologique pour ses produits, tout en continuant à produire des biens ayant un impact néfaste sur l’environnement. Une autre tactique courante consiste à mettre en avant des actions ou des dons en faveur de causes environnementales, tout en ignorant les problèmes environnementaux majeurs liés à leurs activités principales.
Il est crucial de prendre conscience des dangers du greenwashing, car il induit les consommateurs en erreur, leur faisant croire qu’ils font des choix écologiques, alors qu’en réalité, ils soutiennent des pratiques non durables. De plus, cela peut semer la confusion dans les débats publics sur les véritables solutions aux problèmes environnementaux.
👉 Pour éviter de tomber dans le piège du greenwashing, il est important d’adopter un regard critique et de remettre en question les affirmations environnementales. Les consommateurs peuvent vérifier les certifications indépendantes, les labels écologiques reconnus et les rapports de durabilité pour évaluer les véritables efforts d’une entreprise en matière de responsabilité environnementale. Les gouvernements et les organismes de réglementation jouent également un rôle essentiel en adoptant des mesures pour prévenir et sanctionner le greenwashing.
D’ailleurs, en parlant d’excès… Savez-vous quelle est la différence entre extrêmement et excessivement ?
Allez, je vous explique ça dans la suite de l’épisode : Une règle, pour mieux utiliser le français !
🔎 « Excessivement » et « Extrêmement » sont deux adverbes qui expriment une intensité élevée, mais ils présentent quelques nuances de sens distinctes.
« Excessivement », formé à partir de l’adjectif « Excessif », signifie : « de façon exagérée, ou abusive ». Il indique un dépassement d’une limite ou d’une mesure raisonnable et suggère donc un excès ou une quantité supérieure à ce qui est considéré comme normal ou approprié. Par exemple, si l’on dit « Il parle excessivement fort », cela signifie qu’il parle d’une manière qui dépasse le volume sonore habituel ou acceptable.
Il est généralement employé dans un contexte négatif : Il roule excessivement vite. / Il fait excessivement froid.
🔎 « Extrêmement », dérivé de l’adjectif « Extrême », met quant à lui l’accent sur une intensité extrême ou maximale dans un domaine spécifique. Il exprime un haut degré ou une grande intensité sans nécessairement impliquer un dépassement des limites. Par exemple, si l’on dit « Il est extrêmement talentueux », cela indique qu’il possède un talent exceptionnel sans nécessairement suggérer un excès.
Il est souvent suivi d’un adjectif ou d’un adverbe : Les pâquerettes sont extrêmement jolies/Ils sont extrêmement bien habillés.
En résumé, « excessivement » se réfère à un dépassement des limites ou des normes, tandis qu’« extrêmement » met l’accent sur une intensité élevée ou un haut degré sans nécessairement impliquer un dépassement. Cependant, dans certains contextes, les deux termes peuvent être utilisés de manière interchangeable, et leur distinction précise peut varier selon le contexte et l’interprétation personnelle.
Selon vous, dans l’expression « au ras des pâquerettes », on est plutôt dans quelque chose d’excessivement bas ou d’extrêmement bas ? Vous avez deux heures !
D’ailleurs, savez-vous d’où nous vient cette expression ? C’est parti pour notre troisième rubrique : Une expression, pour mieux comprendre notre langue !
👉 L’expression française « Au ras des pâquerettes » est utilisée pour décrire quelque chose de très bas, de médiocre ou de peu élaboré. Elle sert à exprimer le fait que quelque chose est au niveau le plus bas, qui manque de profondeur ou de qualité.
C’est au 16e siècle que l’on commence à utiliser l’image de cette petite fleur sans intérêt dans une expression visant à contrebalancer l’idée de grandiose. Quoi de mieux que la pâquerette pour illustrer la médiocrité ? Elle pousse partout et personne ne la regarde et encore moins ne la cueille pour concevoir des bouquets ! Naîtra à cette époque l’expression : « ras terre avec les pâquerettes ». Au 18e siècle, la langue française continuant d’évoluer, l’expression se transforme et devient : « à ras de terre avec les pâquerettes ». Se soulageant d’un poids trop lourd, la langue poursuit sa transformation jusqu’à nous donner aujourd’hui l’expression : « au ras des pâquerettes ».
J’attire quand même votre attention sur un point très important : la pâquerette est très utile ! Dans le prochain épisode, je vous donnerai une astuce pour utiliser cette petite fleur, loin d’être sans intérêt ! 🌼
Épisode 3 – Greenwashing
Camille Salomon
Correctrice, autrice et vulgarisatrice de la langue française ! 🪴